Fondation Internationale de Recherches pour RSD/CRPS
Protocole de traitement avec opiacés


DÉSAVEU

CE DOCUMENT N'EST QU'UN EXEMPLE DE CONTRAT ENTRE UN MÉDECIN ET UN PATIENT POUR L'UTILISATION D'OPIACÉS ET IL N'EST PAS DESTINÉ À ÊTRE ENTAMÉ PAR N'IMPORTE QUEL MÉDECIN OU N'IMPORTE QUEL PATIENT. SI UN MÉDECIN ET UN PATIENT CHERCHENT À S'ENGAGER PAR CONTRAT POUR l'UTILISATION D'OPIACÉS, ILS DOIVENT CONSULTER UN CONSEILLER LÉGAL POUR ASSURER QUE LE CONTRAT REJOINT LES VALEURS LÉGALES APPLICABLES ET ABORDE LES PARTICULARITÉS DE CHAQUE RELATION MÉDECIN/PATIENT ET CHAQUE PROTOCOLE DE TRAITEMENT.

Traduction de la réimpression de : Anthony F. Kirkpatrick, MD, PhD, Manjul Derasari, MD, Peter L. Kovacs, MD, Bruce D. Lamb, JD, Robert Miller, PhD, Anthony Reading, MD. A Protocol-Contract for Opioid Use in Patients with Chronic Pain Not Due to Malignancy. J. Clin. Anesth. 1998;10:441-443.


Nom du patient: __________________________________

PROTOCOLE DE TRAITEMENT AVEC OPIACÉS

L'utilisation des opiacés (aussi appelés narcotiques) pour traiter les patients souffrant de cancer est bien établie. Cependant, l'utilisation d'opiacés pour traiter des patients souffrant de douleur chronique d'origine non-cancéreuse est controversée. L'opiacé que vous allez prendre est appelé __________. La « U.S. Drug Enforcement Agency » donne la désignation de substance contrôlée à cet opiacé (ce qui veut dire que ce médicament peut potentiellement conduire à l'abus, l'addiction et la déviation illégale).

Le but de ce contrat est de résumer un accord entre toutes les parties impliquées dans le soin du patient dont le nom figure ci-dessus. La responsabilité suprême du traitement de la douleur chronique du patient repose sur le patient lui-même. Notre responsabilité est d'aider le patient à devenir un gestionnaire aussi efficace que possible de l'expérience douloureuse. Le patient accepte de diminuer autant que possible le recours à l'utilisation d'opiacés et de se concentrer plutôt sur la question de minimiser la souffrance, changer le comportement et le mode de vie, diminuer l'invalidité, et accepter la responsabilité de sa propre destinée en matière de santé.

Le patient acceptera ce qui suit (comme sa signature l'indique à ce contrat) :
  1. Le patient visitera et sera ré-évalué par le médecin ayant prescrit le médicament et par le psychologue du patient (ou psychiatre) au moins chaque mois lors de la période initiale d'essai, à moins que le médecin impliqué l'avertisse du contraire. À la suite de la période initiale d'essai, le patient sera ré-évalué au moins tous les trois mois. Toutes les ré-évaluations surviendront lors de rendez-vous planifiés et non pas sans rendez-vous.
  2. Il n'y aura pas de changements dans les prescriptions du patient par téléphone. Le patient devra se présenter en personne et ne pourra pas changer le dosage sans autorisation préalable. Un médecin sera responsable de tous les médicaments contre la douleur et aucun autre médecin ne les prescrira.
  3. Le patient tiendra un registre journalier de toutes les pilules d'opiacés prises. Cette information sera mise à la disposition du médecin prescrivant les médicaments et du psychologue (ou psychiatre) sous forme de sommaire, par le patient, à chacune de ses visites. De plus, à chaque visite, le patient fournira une liste de tous les opiacés en sa possession de manière à s'assurer qu'aucun opiacé ne manque.
  4. Le patient a consenti à ne pas prendre les pilules d'opiacé sauf si la douleur limite de manière significative le fonctionnement du patient ou si la douleur est sévère. Il n'est pas approprié pour le patient de tenter d'atteindre un soulagement total de la douleur avec les opiacés. Tenter un soulagement total augmenterait pour le patient les risques de dépression respiratoire, sédation, nausées, constipation et de tolérance. Une réduction de la douleur de 50% est un but réaliste.
  5. Le patient doit rapporter les effets secondaires significatifs causés par les opiacés; par exemple, une sédation excessive, nausée, vomissement, constipation, confusion, euphorie (sensation d'extase), et de dysphorie (se sentir anéanti). Il existe aussi d'autres effets secondaires qui sont très rares. Ces effets secondaires, qui peuvent être liés à l'utilisation des opiacés, comprennent la nausée, les vomissements, les étourdissements, la sudation, la dépression respiratoire, les troubles gastro-intestinaux, les mouvements involontaires, les spasmes ou les tremblements, les maux de tête, la faiblesse, les crises épileptiques, les mauvais rêves, la rigidité musculaire, les hallucinations transitoires et la désorientation, le trouble de la vision, l'insomnie, la bouche sèche, la diarrhée, les crampes d'estomac, l'altération du goût, la rougeur du visage, la diminution de la pression artérielle, des difficultés à uriner, des démangeaisons, des éruptions cutanées, et l'inflammation de la peau.
  6. Le but de la prescription de médicament contre la douleur est d'en réduire le besoin dans un espace de temps raisonnable. Par exemple, la douleur sous-tendante peut diminuer avec le temps, et le patient devrait essayer d'apprendre des méthodes plus sûres pour soulager sa douleur (p. ex. des techniques de relaxation, l'auto-hypnose, le biofeedback, etc.). Tous les 6 mois environ, le besoin de ce médicament sera ré-évalué et le patient consent à essayer de réduire ou discontinuer complètement le médicament contre la douleur.
  7. Le patient comprend que :
    1. Les patients qui prennent des opiacés peuvent potentiellement développer une dépendance psychologique et/ou physique et/ou de la tolérance.
    2. Les opiacés peuvent détériorer les habiletés mentales et/ou physiques requises pour réaliser des tâches potentiellement dangereuses (p. ex. la conduite d'un véhicule, l'opération d'une machine).
    3. Les opiacés ne devraient pas être pris avec de l'alcool ou autres agents dépressifs (aides au sommeil, tranquillisants) du SNC (système nerveux central) parce que des effets additifs, y compris la dépression du SNC, peuvent se produire. Le médecin prescrivant les opiacés devrait être consulté si d'autres médicaments sont utilisés en ce moment ou sont prescrits pour un usage futur. Ne pas rapporter l'utilisation de n'importe quel médicament contre la douleur, autres que ceux prescrits par le médecin, représente une brèche dans ce contrat pour le patient et constitue une cause suffisante pour entraîner la terminaison de ce contrat.
    4. Le patient comprend que la cessation abrupte ou la réduction soudaine de la dose d'un opiacé après une utilisation prolongée peut quelquefois aboutir à des symptômes de manque (les symptômes initiaux incluent la sudation, la chair de poule, le larmoiement des yeux, le nez qui coule, les bâillements, un sommeil agité et la dilatation des pupilles). Après 24 à 72 heures, les symptômes peuvent inclure l'irritabilité, l'anxiété, la faiblesse, des saccades et des spasmes musculaires, la diarrhée, des mouvements de coup de pied, des maux de dos sévères, des douleurs et crampes à l'estomac (abdominale) et aux jambes, des bouffées de chaleur ou de froid, de l'insomnie, de la nausée, une perte d'appétit, des vomissements, l'augmentation de la température corporelle, l'augmentation de la respiration, de la pression artérielle, du pouls et des éternuements. La perte excessive de fluide résultant de la sudation excessive, de la diarrhée et des vomissements peuvent conduire à une déshydratation sévère. La mort peut se produire. Sans traitement, la plupart des symptômes de manque des opiacés disparaissent en 5 à 14 jours; certains symptômes comme l'insomnie, l'irritabilité et les douleurs musculaires, peuvent durer de 2 à 6 mois. Après 72 heures de manque, il est peu probable que les symptômes de manque amplifieront.
    5. Les pilules doivent être prises entières et ne doivent pas être brisées, mâchées ou écrasées. Sinon, l'opiacé pourrait être absorber rapidement causant la toxicité.
    6. Si le patient ne se soumet pas aux exigences de ce protocole de traitement, le médecin qui prescrit l'opiacé peut discontinuer l'opiacé à un rythme approprié (désintoxication de l'opiacé) et discontinuer la relation patient-médecin. De façon similaire, un comportement non éthique du patient constituera une raison pour discontinuer le soin du patient (p. ex. la déviation ou la vente des opiacés à d'autres ou la prise d'opiacés pour des raisons émotionnelles). Le patient comprend qu'il présente déjà un problème de douleur chronique, et que nous ne voulons pas ajouter un problème de drogue. Le patient doit comprendre que le traitement réussi de la douleur chronique va exiger beaucoup plus que des médicaments contre la douleur; cela va exiger d'apprendre de nouvelles stratégies de traitement de la douleur, d'augmenter son activité, et de recouvrer la santé le plus vite possible. Un des buts du traitement pour plusieurs patients est la discontinuation éventuelle de tous les opiacés et d'autres médicaments contre la douleur une fois indiquée.
    7. Si le patient est stabilisé sur une dose efficace d'un opiacé, un médecin de soins primaires peut assumer la responsabilité des soins du patient, y compris la prescription de l'opiacé. Le patient suivra les exigences dictées par le nouveau médecin qui prescrit les opiacés.
    8. Le patient consent à l'utilisation de dépistages périodiques de l'utilisation de drogue afin de s'assurer de l'utilisation adéquate des médicaments.

Protocole de traitement :
  1. Le patient subira un essai thérapeutique avec les opiacés pour déterminer s'il est un candidat pour l'usage continu.
  2. La prescription de l'opiacé sera renouvelée seulement sur une base mensuelle.
  3. La confusion causée par l'opiacé, qui ne peut pas être contrôlée par des ajustements de la dose, constituera une cause pour la discontinuation de son utilisation et la considération d'un traitement alternatif.
  4. La sédation sans confusion peut être traitée en diminuant la dose de l'opiacé.
  5. Il peut s'avérer nécessaire de traiter la nausée et les vomissements avec 10 mg de Reglan toutes les 6 heures ou 10 mg de Compazine toutes les 6 heures, administrés de façon orale ou rectale.
  6. Le patient peut être traité pour constipation par un ajustement de la diète ou avec :
    1. 200 mg de Colace deux fois par jour.
    2. L'administration concourante de Senokot, deux pilules deux fois par jour. Cette dose peut être augmentée à quatre pilules deux fois par jour. De plus, le patient peut prendre des suppositoires de Dulcolax, 1 PRN chaque jour.
  7. Le patient recherchera activement et documentera d'autres méthodes non-médicamenteuses de traitement de la douleur. Ces autres méthodes peuvent inclure la relaxation, l'auto-hypnose, le biofeedback, la méditation, les exercices en piscine, et/ou n'importe quelle autre modalité qui pourrait être utile pour réduire la douleur, augmenter la tolérance à la douleur ou augmenter le niveau d'activités qui s'ajoutent à la qualité de vie.

Signature: ____________________________ Date: ______________________
Je, (le patient/la patiente), ai lu, compris, et consenti à respecter le contenu de ce document.

_____________________________

_______________________________
Médecin prescrivant Psychologue (ou psychiatre)

PAGE D’ACCUEIL  |   MENU   |   FAITES DON DE   |   CONTACTEZ-NOUS